PREMIERES LIGNES #2 | HAILEY

Bonjour!

Aujourd’hui, c’est le début du week-end, et je vous retrouve avec le petit rendez-vous du samedi matin: les premières lignes!

J’adore écrire ce type d’article puisque je retourne toujours chercher un livre coup de cœur dans ma bibliothèque et cela me fait vraiment plaisir!

Aujourd’hui j’ai choisi un classique de la romance, je cite, la grande Colleen Hoover! Et j’ai choisi ‘Ugly love’, un livre coup de cœur de cette auteure! 

Je vous souhaite une bonne lecture, en espérant que ces quelques lignes vous donnent envie de lire la suite!

P.S: Si vous souhaitez lire mon avis sur ce roman, je vous invite à cliquer ici!

Si vous l’avez déjà lu, quels sont vos impressions? Dites-moi tout!

 


 

UGLY LOVE

Colleen Hoover, 2014

– On vous a poignardée dans la nuque, jeune fille.
Les yeux écarquillés, je me tourne lentement vers le monsieur âgé qui se tient à côté de moi. Il
appuie sur le bouton d’appel de l’ascenseur et désigne mon cou en souriant.
– Votre tache de naissance.
Instinctivement, je pose la main sur la marque de la taille d’une pièce de dix cents, juste en
dessous de mon oreille.
– Mon grand-père disait, continue-t-il, que l’emplacement d’une tache de naissance raconte
l’histoire d’un combat perdu. On dirait que vous avez reçu un coup de couteau dans le cou. La
mort a dû être instantanée.
Je souris, sans trop savoir s’il faut rire ou avoir peur. Malgré sa première remarque plutôt
morbide, il ne paraît pas bien dangereux. Sa silhouette voûtée, ses mains tremblantes
indiquent qu’il ne doit pas être loin des quatre-vingts ans. À petits pas, il retourne vers l’un des
deux fauteuils de velours rouge placés contre le mur, à proximité de l’ascenseur. Il s’assied en
grognant et relève la tête vers moi.
– Vous montez au dix-huitième ?
Je mets un certain temps à assimiler la question. Apparemment, il sait à quel étage je vais,
alors que c’est la première fois que je mets les pieds dans cet immeuble.
– Oui, Monsieur, dis-je prudemment. Vous travaillez ici ?
– En effet.
Suivant le mouvement de sa tête, je lève les yeux vers les chiffres lumineux qui clignotent
au-dessus de la porte. Encore onze étages. Je prie pour que la cabine arrive vite.
– C’est moi qui appelle l’ascenseur, me dit-il. Je ne suis pas sûr qu’il existe un titre officiel à
cet emploi, mais je me considère un peu comme un commandant de bord, puisque j’envoie les
gens jusqu’à vingt étages dans les airs.
Cette remarque me fait d’autant plus sourire que mon père et mon frère sont pilotes.
– Depuis combien de temps êtes-vous commandant de bord d’ascenseur ?
Cette fichue machine est d’une lenteur incroyable !
– Depuis que je suis devenu trop vieux pour faire le ménage dans cet immeuble. J’ai fait ça
pendant trente-deux ans. Et là, j’envoie les gens dans les airs depuis à peu près quinze ans.
C’est le propriétaire qui m’a accordé ce boulot de solidarité, que je pourrai garder jusqu’à ma
mort.
Il part d’un petit rire amusé avant d’ajouter :
– Il ne savait pas que Dieu m’avait confié beaucoup de choses à réaliser dans ma vie et là,
j’ai pris tellement de retard que je suis pas près de partir.
Les portes de l’ascenseur s’ouvrent enfin. Je me penche pour récupérer ma valise et jette un
coup d’œil vers mon interlocuteur avant d’entrer dans la cabine.
– Comment vous appelez-vous ?
– Samuel, mais dites Capitaine, comme tout le monde.
– Vous avez une tache de naissance, Capitaine ?
– Eh bien oui, sourit-il. Il semblerait que, dans ma petite enfance, j’aie reçu une balle dans la
fesse. Ça a dû beaucoup saigner.
Je porte la main droite à mon front pour le saluer comme il se doit. Puis je pénètre dans la
cabine, me retourne face aux portes, admirant au passage l’extravagance de ce hall d’entrée.
Avec ces colonnes et ce sol de marbre, on se croirait davantage dans un hôtel historique que
dans un immeuble plein d’appartements.
Quand Corbin a dit que je pourrais habiter chez lui le temps que je trouve un boulot, je ne
me doutais pas qu’il vivait comme un adulte normal. Je croyais que ce serait comme la
dernière fois que je lui avais rendu visite, alors qu’il venait tout juste de se lancer dans sa
carrière de pilote. C’était il y a quatre ans, il occupait alors un logement miteux dans une petite
résidence quelconque.
Je ne m’attendais pas à débarquer dans un gratte-ciel en plein centre de San Francisco.
J’appuie sur le bouton du dix-huitième étage puis regarde les panneaux miroirs de la cabine.
J’ai passé toute la journée d’hier et presque toute la matinée d’aujourd’hui à emballer mes
affaires dans mon studio de San Diego. Heureusement, je ne possède pas grand-chose. Mais,
après avoir roulé huit cents kilomètres, je constate que mon épuisement se lit sur mon visage.
Mes cheveux ne forment plus qu’un chignon fouillis au sommet de mon crâne, retenu par un
crayon parce que je ne trouvais pas d’élastique tout en conduisant. Mes yeux sont
généralement noisette, assortis à mes cheveux châtains, mais là, ils ont l’air dix fois plus
foncés à cause des cernes qui les creusent.
Je sors un rouge à lèvres de mon sac, en espérant que ça me donnera l’air un peu plus en
forme. À peine les portes commencent-elles à se fermer qu’elles se rouvrent à l’entrée d’un type.
– Merci, Cap’taine ! lance-t-il.
Âgé d’une petite trentaine d’années au maximum, le nouveau venu me salue d’un sourire, et
je vois aussitôt ce qu’il a derrière la tête dans la mesure où il vient de glisser la main gauche
dans sa poche.
Main qui porte une alliance.
– Dixième étage, indique-t-il sans me quitter des yeux.
En fait, ceux-ci sont descendus au bord de mon petit décolleté, puis vers la valise à mes
pieds. J’appuie sur le bouton du dix. J’aurais mieux fait d’enfiler un pull.
– On emménage ? demande-t-il en reportant ostensiblement son attention sur mon
chemisier.
Je fais oui de la tête, mais je ne suis même pas sûre qu’il y ait prêté attention étant donné
que son regard n’a pas bougé.
– À quel étage ?
Ben voyons ! Je me colle devant le panneau pour qu’il n’aperçoive pas le dix-huitième allumé
et appuie sur tous les boutons après le dixième. Si bien que, quand je m’en détache, il n’a plus
l’air de comprendre.
– Ça ne vous regarde pas, dis-je.
Il éclate de rire.
Il croit que je plaisante.
Il hausse ses épais sourcils noirs. Par ailleurs très beaux. De même que ce charmant visage
sur ce beau corps.
Mais marié.
Enfoiré.


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2 réflexions sur “PREMIERES LIGNES #2 | HAILEY

  1. Ça donne envie de continuer à lire comme quand je lis les extrait gratuits sur l’appli playlivre de mon téléphone 😂 C’est malin! Va falloir que je me procure ce bouquin maintenant!

    Aimé par 1 personne

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